Dans la tradition chinoise, l’ « énergie vitale» est le fondement de toute vie. Ce qi est distribué dans l’organisme à travers les méridiens d’acupuncture qui sont reliés aux organes. A ce concept oriental, on peut associer une vision plus occidentale, où l’énergie provient de différentes sources: «l’oxygène de l’air, l’alimentation, une bonne hygiène de vie », précise Yves Réquéna, médecin acupuncteur. Notre forme dépend aussi, ajoute Thierry Janssen, « de l’énergie psychique qui, à travers les émotions, met le corps en mouvement ».

RESPIRATION: OXYGÉNER L’ORGANISME

Nous respirons sans y penser et pourtant la respiration remplit quantité de fonctions: elle enrichit le sang en oxygène, le débarrasse des déchets gazeux et contribue à la combustion des graisses inutiles et à l’équilibre des centres nerveux. Dès que l’on respire mal, c’est tout l’organisme qui s’encrasse, entraînant fatigue et baisse de moral. Le Dr Florence Villien a développé une méthode respiratoire pour améliorer sa condition physique: « Dans nos sociétés où le mental domine, nous avons pris l’habitude de respirer court et saccadé, tout en retenue, avec la cage thoracique.» L’air entre dans le haut des poumons et ressort précipitamment. L’apport en oxygène est alors insuffisant. D’autre part, «nous utilisons les muscles dits « accessoires », qui font bouger la cage thoracique, mais peu endurants, ce qui a pour autre effet de nous épuiser», poursuit le Dr Villien.

Aujourd’hui, de nombreux médecins recommandent d’utiliser davantage le diaphragme (le muscle plat séparant le thorax de l’abdomen) qui, agissant comme un piston naturel, monte et descend pour faire entrer et sortir l’air des poumons, opérant ainsi un massage des organes internes, sans effort. Avec, à la clé, une meilleure oxygénation de tous les tissus. Une simple respiration, dite ventrale, permet de le solliciter. Elle consiste à prendre de profondes inspirations et expirations lentes, et en rythme. Le ventre se gonfle à l’inspir, se relâche à l’expir.

Certaines pratiques, comme le chant, sont indiquées. Selon Yael Benzaquen, qui a créé avec le Dr Fresnel Elbaz le laboratoire de la Voix de la Fondation Rothschild, à Paris, « quand on pratique une technique vocale, on est obligé de travailler sur la respiration ». C’est avant tout d’une bonne posture que vont dépendre la libre circulation de la respiration et, avec elle, la qualité de notre énergie. Une nuque souple, un ventre dénoué, un dos tonique favorisent le passage du souffle, garant de notre vitalité.